Si vous aimez l’histoire des arts martiaux chinois, vous devez faire la lecture de la thèse d’Albert Travis Joern, publiée en décembre 2012 au département des études est asiatique à l’université McGill.
source : http://digitool.library.mcgill.ca/thesisfile114301.pdf
Cette thèse : « The Repositioning of Traditonal Martial Arts in Republican China » aborde la question de la restructuration de l’enseignement des arts martiaux dans un contexte d’élaboration du sentiment national dans une Chine blessée par la colonisation occidentale. Rétablir « The Sick Man of Asia » pourrait-on dire!
Sun Yat Sen
Pour vous remettre rapidement en contexte, le XIX siècle a été particulièrement difficile pour la nation chinoise, subissant 2 guerres de l’Opium, la perte d’influences dans certaines zones (le port ouvert ex: Hong Kong), le colonialisme britannique. Si le sujet vous intéresse, aujourd’hui l’histoire, émission d’ICI Première, a produit un excellent reportage avec Evelyne Ferron sur les guerres de l’opium et leur conséquence sur la Chine, voir la fin de l’article.
Dans le résumé, ce qui a retenu mon attention est cet extrait suivant :
« Les arts martiaux ont été repositionnés à partir d’un ensemble de personnes indirectement associés qui se livraient à un ensemble de combats et qui concentraient leurs compétences sur des entraînements aux armes encourageant le tir à l’arc et le combat à la lance, afin de devenir une activité de loisir avec un corps formalisé de connaissances, de compétences et de pratiques imprégnées avec une identité chinoise adapté à la classe moderne urbaine et de citoyens chinois éduquée. »
C’est un débat qui est encore à l’ordre du jour en 2019. Il y a trois ans, sur un forum de discussion j’y voyais un débat entre des pratiquants qui se demandaient si une ceinture noire d’aujourd’hui a la même valeur qu’une ceinture noire des années 70. Bref, parfois j’ai vraiment l’impression que l’Histoire est un cycle qui se répète!
The sick man of Asia
Le troisième chapitre a attiré mon attention un peu plus que le reste :
Positioning Undertaken by the Guomintang.
Ce chapitre aborde le développement du parti nationaliste chinois du docteur Sun Yat-Sen et Jiang Jieshi*, le Guomintang, dans le but de créer une nation moderne. On observe aussi comment les arts martiaux ont été mis à contribution pour atteindre cet objectif. Le Guomintang cherchait, dans une Chine divisée par les seigneurs de guerres, a renforcé sont rôle politique en se présentant que le gardien des traditions chinoise. Les arts martiaux en sont en héritage. Comme on le mentionne dans l’article, la Chine étant divisée entre 1,300 seigneurs de guerre entre 1916 et 1932, il était extrêmement difficile, voire impossible, d’y créer un sentiment d’unité nationale. Le Guomintang, manquant cruellement de force militaires, il devait s’y prendre autrement pour unifier la nation.
Bref, je vous laisse le plaisir de lire!
Evelyne Ferron : https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/episodes/422026/audio-fil-du-mardi-11-decembre-2018
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