Dans le taiji, la pratique des armes est bien présente. Il y a l’épée, le bâton, la lance, l’éventail et bien sûr le sabre (il y a peut-être d’autres armes au taiji, mais je ne peux pas l’affirmer puisque je ne le sais pas). Dans la variété de sabres chinois, il y en a un qui a attiré mon attention dans le passé. Le taiji dao :

Quand j’ai vu ce sabre, je croyais au début qu’il s’agissait plutôt d’un katana japonais. Mais, en observant un peu plus attentivement, j’ai réalisé qu’il y n’en était pas question. Je me suis posé la question, mais d’où vient cette variante du sabre?

J’ai trouvé ma réponse l’an dernier. J’avais commandé un livre intitulé : The complete dao. The art of chinsese saber de Zhang Yun. Quand j’avais commandé ce livre, je croyais qu’il traitait de la question du sabre plus « commun » si je peux me permettre l’expression. Mais en feuilletant rapidement le livre, j’ai réalisé que je m’étais trompé. La lecture devenait donc plus intéressante et j’y ai fait une intéressante découverte. Dans son livre, Zhang Yun raconte l’historique du sabre. Les Japonais commencent à étudier la fabrication des daos chinois durant la dynastie Han, pour ensuite peaufiner la technique. Donc le sabre japonais est un descendant du sabre chinois.

Plus tard dans l’histoire, les soldats japonais auront à affronter des pirates japonais. Certains de ces pirates étaient d’anciens samouraïs, qui avaient perdu la guerre civile. Le nouveau gouvernement japonais les persécutait, ils sont donc devenus des pirates sur les côtes de la Chine. Dans les années 1500, les généraux Qi Jiguang et Yu Dayou ont reçu le mandat de mettre fin à la piraterie. Le général Qi a rapidement réalisé la qualité des sabres japonais et la technique qui lui est associée. C’était au tour du savoir japonais d’influence la culture martiale chinoise. Le sabre chinois va donc évoluer en Taiji dao.

L’intérêt de ce sabre est bien sur la dimension de sa lame. Mais plus loin, la garde en « s » permet de verrouiller la lame de l’adversaire, ce qui n’est pas possible avec le « dao commun » ou le katana. Cette garde rappelle les Bart Dam Dao du Wing Chun. L’autre intérêt est l’anneau à la base du manche. Il est utile dans le maniement de l’arme, mais je serai incapable de vous expliquer comment on l’utilise. Toutefois, notez que Zhang Yun dans son livre accorde sept pages sur l’usage de l’anneau. Le Taiji dao n’est pas le seul type sabre qui fait usage d’un anneau d’ailleurs.


Bref, une arme qui mériterait un peu plus de visibilité!

Le livre de Zhang Yun :